Conseil scientifique, gouvernement, partis politiques et Conseil d'état se sont penchés en cette mi-mai sur l'organisation chaotique de ce scrutin. Il reste des incertitudes juridiques mais le terrain se dégage : certes le Conseil d'état n'a pas encore donné son aval pour que, là où un premier tour a été décisif, les conseils municipaux puissent se réunir. Mais sa décision positive est probable. Et de son côté, le gouvernement annonce que là où il y a eu ballotage comme à Montélimar, le second tour aura bien lieu le 28 juin.
Voilà deux étapes de franchies : le second tour des municipales à Montélimar aura lieu ce 28 juin, et les 25 conseils municipaux (sur 26), élus sur le territoire dès le 1er tour, sont entrés "en fonction" ce 18 mai. Leur "installation" (en clair la première réunion du conseil et l'élection du maire et de ses adjoints) devrait avoir lieu le 28 mai au plus tard. "Devrait" car il y a encore une dernière étape à franchir, l'examen par le Conseil d'état d'un recours contre le décret du 15 mai, qui a défini ce calendrier. Examen "au fond" dans les prochains semaines, après avoir examiné auparavant, donc sans doute entre ce 22 et le 28 mai le "référé suspension" introduit contre ce décret.
Quant à campagne électorale pour le 2e tour à Montélimar, comme le déroulement du scrutin lui-même, ils seront très très particuliers! Christophe Castaner les a détaillés ce 22 mai juste après l'annonce de la date : pas de meetings, campagne numérique au maximum... et côté scrutin, port du masque obligatoire pour tous, électeurs inclus, et masques renforcés pour les assesseurs. Et bien sur toutes les autres précautions déjà en place pour le 1er tour de mars: gel à l'entrée, distance physique...
Reste plusieurs questions déterminantes. Cette nouvelle échéance pour le seul second tour est-elle légitime ? Ne biaise-t-elle pas la sincérité du scrutin ? Comment les opinions auront évolué dans ces trois mois entre les deux tours ?
Cette campagne tronquée permet-elle aux candidats qui ne sont pas sortants de développer leurs arguments de façon réellement démocratique et égale ? Le Premier ministre y a répondu par avance, en déclarant: "Je fais confiance à l'imagination des candidats".
Et surtout, cette question, posée d'ailleurs lors de la conférence de presse d'Edouard Philippe du 22 mai : est-ce que les maires sortants et candidats ne bénéficieront pas d'une "sur-prime" du fait de leur gestion de la crise pendant cette période ? Le premier ministre n'a pas directement répondu. Il a même plutôt botté en touche. "Oui, a-t-il dit, le sortants ont souvent une "prime". Mais Il arrive aussi qu'on sorte les sortants".
En tout cas, sauf surprise, puisqu'Edouard Philippe dit que cette décision est "réversible", les dés sont jetés. Ce sera le 28 juin. L'impératif économique l'emporte : il faut, disent les autorités, que la commande publique issue des communes redémarre. Soit.
JFD
Photo de Une: le maire sortant Franck Reynier devant son ancienne permanence de campagne, juste après sa dégradation, avant le premier tour
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OUF, on a failli avoir peur !