Avec peu de moyens et une équipe constituée essentiellement de bénévoles, le festival montilien du cinéma réussit donc à s'inscrire dans la durée en proposant une 7e édition encore plus ambitieuse que la précédente et pleine de belles surprises. Du 19 au 25 septembre, à Montélimar et au Teil.
A l'origine de la création du festival, il y a l'association Acte en Drôme, dont deux des fondateurs, Vanessa Lhoste et Alain Choquart, sont de véritables professionnels du cinéma. Leurs carnets d'adresses bien remplis ont pesé lourd dans le succès de l'événement. Plus que les finances, plutôt maigres pour un festival de cette envergure : 90.000 euros l'année dernière, 110.000 cette année. Financièrement, De l'Ecrit à l'Ecran est un poids plume en comparaison avec la plupart des festivals des villes moyennes, dont les budgets sont facilement 4 à 5 fois supérieurs. Voire 20 fois!
De l'Ecrit à l'Ecran a ses spécificités, résumées dans son nom: sans esprit de compétition, il est conçu comme un parcours culturel explorant toutes les formes d'écriture et créant des passerelles vers le cinéma et l'ensemble des arts dont il se nourrit. Il propose d'ailleurs en plus des projections de films (une cinquantaine cette année) et des rencontres avec des cinéastes, des acteurs ou des auteurs, quantité d'autres événements, certains en dehors de la semaine du festival : rencontres littéraires, masterclass, lectures scéniques, concerts, expositions...
Une multitude d'invités
De l'Ecrit à l'Ecran, c'est aussi la possibilité de rencontrer une multitude de professionnels du cinéma : auteurs et scénaristes, réalisateurs, comédiens, producteurs, journalistes, techniciens, présents soit à l'occasion des projections ou sur le village du festival qui sera installé cette année sur la place du Temple, devant l'Auditorium… Ils seront près d'une cinquantaine cette année, dont quelques noms très connus même du grand public: Bertrand et Nils Tavernier, Patrice Leconte, Jacques Gamblin, Romane Bohringer, Pierre Salvadori, Pierre Schoeller, Thomas Snégaroff...
Photo et illustration: en haut, Vanessa Lhoste, infatigable locomotive du festival (DR MN) / Ci-dessus : "Un peuple et son roi", film d'ouverture
19 avant-premières
Comme le faisait remarquer Alain Choquart lors d'une précédente édition du festival, il est assez facile d'obtenir le droit de diffuser un film en avant-première à Paris, beaucoup plus difficile à Montélimar. Les 19 longs métrages qui seront diffusés en avant-première cette année sont donc de bons témoins de la notoriété acquise par le festival. En 2015, il n'y en avait que 4 et c'était déjà un succès par rapport aux premières éditions. De 4 à 19 en trois ans, chapeau, l'artiste !
Vous trouverez plus bas la liste détaillée et commentée de toutes ces avant-premières.
Hommage à Jean Rochefort avec Patrice Leconte et Bertrand Tavernier
Le festival a souhaité rendre hommage à Jean Rochefort, monument du cinéma français décédé il y a quelques mois seulement en projetant une demi-douzaine de films :
➤"Le grand blond avec une chaussure noire" d'Yves Robert (1972), jeudi 6 septembre 20h30 au cinéma Les Templiers. C'est ballot : c'est déjà passé !
➤"Que la fête commence" de Bertrand Tavernier (1975), jeudi 13 septembre 20h30 au cinéma Les Templiers
➤"Un étrange voyage" d'Alain Cavalier (1980), jeudi 27 septembre 20h30 au cinéma Les Templiers
➤"Tandem" de Patrice Leconte (1978), vendredi 21 septembre 20h30 au cinéma le Regain du Teil et dimanche 23 septembre 17h30 au cinéma Les Templiers.
➤"Cible émouvante" de Pierre Salvadori (1993), samedi 22 septembre 12h au cinéma Les Templiers.
➤"Square Artiste, carte blanche à Jean Rochefort", documentaire dans lequel le comédien s'exprime sur divers sujets. Mardi 25 septembre 18h au cinéma Les Templiers
Patrice Leconte sera présent lors de la projection de Tandem et Bertrand Tavernier sera sur le village du festival, entre-autre pour évoquer le cher disparu.
Les scolaires mobilisés
Tout au long de l'année le festival entretient des relations étroites avec le public scolaire et ses équipes enseignantes, développant avec eux toutes sortes de projets. Et durant le festival 9.000 élèves y participeront, un record. Projections de films et de documentaires spécifiques à ce public, dans le cadre ou non des "journées scolaires", rencontres et lectures, ateliers et masterclass, visites d'expositions…
Le Grand Bleu a 30 ans
Thématique : "L'homme et la mer"
Chaque année le festival explore un thème. Cette année, "L'homme et la mer". Dans ce cadre vous pourrez en particulier visionner une version remasterisée de "Le Grand Bleu" de Luc Besson (dimanche 23 septembre 17h30 au Palace, en présence de Marc Duret, l'un des acteurs de ce film mythique) ainsi que le documentaire "Génération Grand Bleu" de Jérome Espa, qui nous rappellera sans doute à quel point de film à été un phénomène pour la jeunesse de la fin des années 80 (nougaterie Arnaud Soubeyran le même jour à 14h - L'entrée étant libre et gratuite).
"Piège Blanc", de Thierry Robert, documentaire sur les mers arctiques (dimanche 23 septembre 10h, nougaterie Arnaud Soubeyran. Entrée libre, film suivi d'une rencontre avec le réalisateur).
A noter la conférence "L'océan, poumon du monde" jeudi 20 septembre à 9h à l'Auditorium.
Sont prévus également divers événements en lien avec le thème. Rendez-vous sur le site du festival pour en savoir plus.
Second souffle
De l'Ecrit à l'Ecran est également l'occasion de voir ou revoir des films qui ont déjà quelques années ou qui, bien que récents, ne sont pas passés à Montélimar. Par exemple "Lady bird" de Greta Gerwig (USA), "Ma fille" de Laura Bispuri (Italie), "La révolution silencieuse" de Lars Kraume (Allemagne)...
Les lectures scéniques et musicales à ne pas manquer
De l'Ecrit à l'Ecran c'est aussi une multitude d'événements dont les lectures scéniques et musicales. Référez-vous au site du festival, faire le tour de tout cela est vraiment impossible dans le cadre de ce seul article. Mais retenez tout de même deux qu'il serait particulièrement dommage de manquer :
➤Lecture scénique de "Mon pays, ma peau", de Lisa Schuster. Romane Bohringer et Diouc Koma en seront les interprètes le dimanche 23 septembre à l'Auditorium Petrucciani à 16h. Récit qui a pour thème la réconciliation nationale en Afrique du sud à la fin de l'Apartheid.
Romane Bohringer et Diouc Koma
➤Le lundi 24 septembre à 19 heures, le journaliste Thomas Snegaroff nous invite à une lecture musicale au Conservatoire de Montélimar.
Toutes les avants-premières
➤"Dilili à Paris". Film d'animation de Michel Ocelot. Mercredi 19 septembre 14h, à l'Auditorium. En présence du réalisateur.
A Paris à la "belle époque", Dilili enquête sur des enlèvements de fillettes avec l'aide d'un jeune livreur en triporteur. Une série d'aventures dans tous les recoins de la ville avec des gentils extraordinaires et des méchants très méchants.
➤"Un peuple et son roi", de Pierre Schoeller. Mercredi 19 septembre 20h30 à l'Auditorium. En présence de la comédienne Céline Salette et du réalisateur.
C'est le film d'ouverture du festival, sans doute l'un des plus attendus de la sélection.
En 1789, un peuple est entré en révolution. "Un Peuple et son Roi" croise les destins d'hommes et de femmes du peuple, et de figures historiques. Leur lieu de rencontre est la toute jeune Assemblée nationale...
➤"Les moissonneurs" de Etienne Kallos (Afrique du sud, Grèce et France). Jeudi 20 septembre 18h aux Templiers. Rencontre avec Sophie Erbs, productrice.
Et aussi Dimanche 23 septembre 14h aux Templier, sans Sophie Erbs !
Ce premier film d'Etienne Kalos a fait partie de la sélection d'Un certain regard 2018.
L'action se déroule en Afrique du Sud, à Free State, bastion des Afrikaners. communauté blanche isolée parmi les noirs. Dans ce monde rural et conservateur où la force et la masculinité sont les maîtres-mots, Janno est un garçon à part, frêle et réservé. Un jour, sa mère, fervente chrétienne, ramène chez eux Pieter, un orphelin des rues qu'elle a décidé de sauver, et demande à Janno de l'accepter comme un frère. Les deux garçons engagent une lutte pour le pouvoir, l'héritage et l'amour parental.
➤"Capharnaüm" de Nadine Labaki (Liban/France). Jeudi 20 septembre 18h au cinéma Regain du Teil. Et Dimanche 23 septembre 20h30 aux Templiers de Montélimar. Le film sera diffusé en VOST.
Capharnaüm a obtenu le prix du Jury à Cannes, cette année. Ce film coup de poing marche sur les traces d'un gosse des rues réfugié au Liban.
➤"Aga", de Miko Lazarof (Bulgarie/Allemagne/France). Jeudi 20 septembre 20h30 et mardi 25 septembre 16h15 aux Templiers.
➤"L'amour flou" de Romane Bohringer et Philippe Rebbot, le 20 septembre, 21h à l'Auditorium. En présence des réalisateurs... et acteurs de ce film "poupées russes".
L'amour flou
Romane et Philippe se séparent. Après 10 ans de vie commune, deux enfants et un chien, ils ne s'aiment plus. Enfin. ils ne sont plus amoureux. Mais ils s'aiment, quand même. Beaucoup, bien trop pour se séparer. Bref, c'est flou ! Sous le regard circonspect de leur entourage, ils accouchent ensemble d'un "sépartement": deux appartements séparés, communiquant par la chambre de leurs enfants ! Peut-on se séparer, ensemble? Ou comment refaire sa vie sans la défaire !
➤"Mauvaises herbes", comédie engagée de l'humoriste Kheiron, avec Kheiron, Catherine Deneuve et André Dussollier. Vendredi 21 septembre 13h30 et à 21h à l'Auditorium.
Waël, un ancien enfant des rues, vit en banlieue parisienne de petites arnaques qu'il commet avec Monique, une femme à la retraite qui tient visiblement beaucoup à lui. Sa vie prend un tournant le jour où un ami de cette dernière, Victor, lui offre, sur insistance de Monique, un petit job bénévole dans son centre d'enfants exclus du système scolaire. Waël se retrouve peu à peu responsable d'un groupe de six adolescents expulsés pour absentéisme, insolence ou encore port d'arme. De cette rencontre explosive entre "mauvaises herbes" va naître un véritable miracle.
➤"Frères ennemis" de David Oelhoffen. Vendredi 21 septembre 18h au cinéma 7Nef. Rencontre avec le réalisateur.
Après "Loin des hommes", David Oelhoffen entraine Reda Kateb dans un polar urbain habité, où plane l'ombre de Melville.
Manuel et Driss ont grandi comme deux frères inséparables dans la même cité. Mais aujourd'hui tout les oppose. Manuel est à la tête d'un trafic de drogue, alors que Driss est devenu flic. Quand celui-ci est promu aux Stups, son retour bouleverse les équilibres et met Manuel en danger.
➤"Loro" de Paolo Sorrentino (Italie). Vendredi 21 septembre 20h30 Les Templiers.
Après la série culte, "The Young Pope", Sorrentino s'attaque à l'Italie de Berlusconi dont il brosse le portrait intime, sans oublier son entourage. Le réalisateur de "La Grande Bellezza" retrouve Toni Servillo, son acteur fétiche, pour incarner Silvio Berlusconi.
➤"Une intime conviction" d'Antoine Raimbault. Samedi 22 septembre 15h, à l'Auditorium. Rencontre avec le réalisateur.
Une nouvelle déclinaison du "film de procès", inspiré par l'affaire Viguier, qui a marqué le monde judiciaire.
Depuis que Nora a été jurée au procès de Jacques Viguier, accusé du meurtre de sa femme, elle est persuadée de son innocence. Craignant une erreur judiciaire, elle convainc un ténor du barreau (Dupont-Moretti interprété par Olivier Gourmet) de le défendre pour son second procès, en appel. Ensemble, ils vont mener un combat acharné contre l'injustice. Mais alors que l'étau se resserre autour de celui que désormais tout accuse, la quête de vérité de Nora vire à l'obsession...
➤"Un amour impossible" de Catherine Corsini. Samedi 22 septembre 17h30 à l'Auditorium. Rencontre avec la réalisatrice. Ce film est tiré du roman éponyme de Christine Angot.
À la fin des années 50 à Châteauroux, Rachel, modeste employée de bureau, rencontre Philippe, brillant jeune homme issu d'une famille bourgeoise. De cette liaison passionnelle mais brève naîtra une petite fille, Chantal. Philippe refuse de se marier en dehors de sa classe sociale. Rachel devra élever sa fille seule. Peu importe, pour elle Chantal est son grand bonheur, c'est pourquoi elle se bat pour qu'à défaut de l'élever, Philippe lui donne son nom. Une bataille de plus de dix ans qui finira par briser sa vie et celle de sa fille.
➤"Amin" de Philippe Faucon. Samedi 22 septembre 18h aux Templiers et 20h30 au Regain du Teil. Rencontre avec Marène N'Diaye, comédienne.
Un film sur l'exil, peint avec profondeur et délicatesse.
Amin a quitté le Sénégal pour travailler en France, il y a neuf ans. Il a laissé au pays sa femme Aïcha et leurs trois enfants. En France, Amin n'a d'autre vie que son travail, d'autres amis que les hommes qui résident avec lui au foyer. Aïcha ne voit son mari qu'une à deux fois par an. Elle accepte cette situation comme une nécessité mais à la tristesse de la séparation s'ajoutent le doute et les soupçons.
➤"Cold war" de Pavel Pawilowski (Pologne/France/Grande Bretagne). Samedi 22 septembre 20h30 aux Templiers.
Pendant la guerre froide, entre la Pologne stalinienne et le Paris bohème des années 1950, un musicien épris de liberté et une jeune chanteuse passionnée vivent un amour impossible dans une époque impossible.
➤"En liberté!", de Pierre Salvadori. Samedi 22 septembre 21h à l''Auditorium. Rencontre avec le réalisateur et Benoit Graffin, son fidèle scénariste.
Comédie burlesque et sophistiquée qui fait de l'humour une philosophie de la vie. Ce film s'inscrit pleinement dans l'hommage à Jean Rochefort voulu par le festival.
Yvonne jeune inspectrice de police, découvre que son mari, le capitaine Santi, héros local tombé au combat, n'était pas le flic courageux et intègre qu'elle croyait mais un véritable ripou. Déterminée à réparer les torts commis par ce dernier, elle va croiser le chemin d'Antoine, injustement incarcéré par Santi pendant huit longues années. Une rencontre inattendue et folle qui va dynamiter leurs vies à tous les deux.
➤"Climax", de Gaspar Noé,. Le samedi 22 septembre à 22h aux Templiers.
Ce film "polémique" sur le thème de la fête qui dérape met en scène une troupe danseurs isolés dans un bâtiment transformé en un dancefloor ébouriffant et psychédélique. Des danseurs qui ne sont pas acteurs, un scénario lacunaire, une part prépondérante de l'action laissée à l'improvisation, un climat de transe où le sexe et la folie s'installe… Climax a tout de l'OCNI - Objet Cinématographique non-identifié.
Climax
➤"Miraï ma petite soeur" de Mamoru Hosoda (Japon). Samedi 22 septembre 22h aux Templiers. Dimanche 23 septembre à 10h aux Templiers.
Ce film pour un public "jeunesse" sera suivi d'un goûter offert par Montélimar Agglomération.
Kun est un petit garçon à l'enfance heureuse jusqu'à l'arrivée de Miraï, sa petite soeur. Jaloux de ce bébé qui monopolise l'attention de ses parents, il se replie peu à peu sur lui-même. Au fond de son jardin, où il se réfugie souvent, se trouve un arbre généalo-magique. Soudain, Kun est propulsé dans un monde fantastique où vont se mêler passé et futur. Il rencontrera tour à tour ses proches à divers âges de leur vie : sa mère petite fille, son arrière grand-père dans sa trépidante jeunesse et sa petite soeur adolescente. A travers ces aventures, Kun va découvrir sa propre histoire.
➤"Girl" de Lukas Dhont (belgique), caméra d'or du desnier festival de Cannes. Dimanche 23 septembre 18h à l'Auditorium. Film + hommage dansé.
Lara, 15 ans, rêve de devenir danseuse étoile. Avec le soutien de son père, elle se lance à corps perdu dans cette quête d'absolu. Mais ce corps ne se plie pas si facilement à la discipline que lui impose Lara, car celle-ci est née garçon.
➤"Raoul Taburin" de Pierre Godeau. Lundi 24 septembre 21h à l'Auditorium. Rencontre avec le réalisateur.
Ce film a été tourné dans la Drôme à Venterol et à Mollans-sur-Ouvèze.
Si quelqu'un s'y connaît en roulements à billes, pignons, dérailleurs, c'est bien Raoul Taburin, marchand de cycles à Saint-Céron. Sa réputation est telle, qu'en ville on ne dit plus un vélo, mais un Taburin. Il a la chance d'être également heureux en ménage avec Madeleine. Pourtant, Raoul Taburin cache un terrible secret que personne ne connaît: il n'a jamais su tenir en équilibre sur un vélo sans les petites roues latérales pour les enfants...
➤"Le facteur cheval" de Nils Tavernier. Film de clôture le mardi 25 septembre 20h30 à l'Auditorium, qui sera projeté en présence des Taverniers, père et fils et de Jacques Gamblin, qui incarne le facteur modeste et naïf mais génial.
Gamblin en facteur Cheval
Faut-il revenir sur ce biopic dont on a déjà tant parlé? C'est l'histoire extraordinaire d'un homme ordinaire, facteur dans la Drôme du XIXe siècle et créateur du premier monument d'art naïf au monde, le fameux "Palais Idéal" d'Hauterives, plus connu sous le nom de "Palais du Facteur Cheval" !
Pour en savoir plus, RV sur le site officiel du festival.
Notez également que toutes les dates du festival ont été saisies dans l'agenda de Montélimar News, que vous trouverez ici ou en cliquant sur le bouton "A voir à faire" de la page d'accueil de MN.
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