Loin de moi l'idée que ce qu'a fait Alexandre Benalla serait sans importance. Je suis toutefois assez interloqué de la mousse qui est faite autour d'un événement somme toute mineur. Et étonné par l'acharnement des médias...
Les lecteurs de Montélimar News savent que je n'abuse pas de la tribune que m'offre le journal que j'ai créé. En plus de quatre ans d'existence, ils sont rares les sujets nationaux sur lesquels je me suis exprimé. Je ne me souviens plus très bien mais je suis certain qu'on pourrait les compter sur les doigts des deux mains. C'est parce que MN est un journal d'information locale, mais aussi parce que je n'ai généralement pas grand-chose à rajouter aux propos de mes éditorialistes préférés, plus brillants et mieux informés que moi.
Les lecteurs savent aussi que je ne suis pas un fan de Macron. Mais en ce qui concerne cette affaire Benalla, je ne peux quand même m'empêcher de remarquer plusieurs choses.
La première est qu'elle a donné lieu à une véritable hypertrophie médiatique. Que de mousse, pour un événement aussi mince ! Sur France Info, durant plusieurs jours, il n'était pratiquement plus question que de ça. Et c'était la même chose dans la plupart des "grands" médias. Pourtant personne n'est mort. Le soi-disant service de police "parallèle" ressemble plus à un fantasme gauchiste qu'à une réalité concrète. Et comment soutenir que l'Elysée a étouffé l'affaire alors que pratiquement tout est sur la place publique?
L'affaire Benalla est avant tout pour moi le symptôme de l'isolement d'une petite caste de privilégiés autour de Macron, à l'Elysée. Des gens surprotégés, qui sont là moins pour leur compétence que pour être les fidèles copains du président. Le constat n'est pas neuf et, forcément, la situation allait un jour ou l'autre déboucher sur un gros couac.
Ce qui m'amène au deuxième constat, plus en profondeur : le brusque lâchage de médias qui jusqu'ici ne ménageaient pas leur peine pour encenser Macron ; des médias qui, pour la plupart, sont propriétés de grandes entreprises du CAC 40, lesquelles ont farouchement soutenu le candidat président, pour ne pas dire qu'elles l'ont créé.
Ce que montre l'affaire Benalla, c'est que un an à peine après avoir été élu, le président semble avoir fâché. Pourquoi?
La réponse n'est pas facile. Pour Médiapart, c'est le rejet précoce de Macron par l'opinion publique et le contenu de la réforme institutionnelle. Des arguments qui me paraissent bien faibles. Les multinationales se moquent bien de ce que pense le peuple et ses élus. Il faut être bien cramé et à l'approche d'une élection majeure pour qu'elles lâchent ce qu'elles ont mis du temps - et de l'argent - à imposer. Pour Macron, il n'y a pas une telle urgence. Le président est nettement moins abîmé que Sarkozy à la fin de son mandat. Mais alors quoi?
A vrai dire je ne sais pas et je n'ai pas d'hypothèse vraiment valable, pour le moment. Peut-être s'agit-il d'un simple avertissement. Du genre "Attention, ne vous prenez pas pour Louis XIV, car vous n'êtes que notre serviteur".
Quoi qu'il en soit, je vais être un observateur particulièrement attentif, dans les prochains mois. Après quelques jours de vacances qui me semblent bien méritées…
PL
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Les commentaires

Faut se méfier des mousses qui pèguent..
Non ce n'est pas une affaire mineure car il y a remise en cause de l'Etat de droit par le fait du Prince ou d'un Bonaparte élu qui se crée une police parallèle non habilité légalement !
Et Benalla n'était pas tout seul et il devait constituer une police privée de surveillance de Macron 1er ! A suivre si la mousse continue ou si la commission parlementaire du Sénat découvre encore d'autres choses ! l'Elysée et leurs occupants doivent être contrôlés par les parlementaires et les citoyens doivent en être informés - si nous sommes encore en démocratie ! Ou alors c'est la démocrature ?
et bien voila la mousse est retombée, on passe à autre chose et on n'en sait guère plus.Les vacances de ce monsieur Alexandre n'ont certainement pas été trop perturbées quoique un peu chaude et si on parlait des vacances de Jupiter ??

Une singulière affaire (début)
Madame Mathilde, Messieurs Bouffier et Cyrano, arrêtez de casser le mobilier ou de tomber de vos chaises : plongez dans la piscine, Franckie vous y attend et ça vous détendra. Car il a raison, le PL !
Qu’est-ce qu’il dit, le PL (Patrice pour les intimes) ? D’abord que c’est beaucoup de mousse pour pas grand-chose. Dame, Le Monde qui en fait une tonne, comme s’ils ne pouvaient pas attendre un communiqué de presse conjoint de l’Elysée et de Benala, qui était justement en train d’en corriger les dernières fautes d’orthographe. Ensuite le Journal du Dimanche, le must en matière de presse politique, le canard qui, une fois par semaine, donne le LA à tous les journaleux, qui en fait cinq pages. Cinq pages ! Pour une affaire si mineure que même le président de la République estimait que sa divulgation pouvait bien attendre.
Parce que, comme le dit PL (Patrice pour les intimes), c’est bien une affaire mineure : un salarié de la présidence qui se déguise en flic et prend sur ses jours de congés pour aller taper du manifestant. C’est d’un banal. On voit ça tous les jours. La même présidence qui aussi sec sanctionne la brebis galeuse avec retenue de salaire dès la Saint Glinglin et application très élastique de la sanction : une broutille. A peine trois mois de silence de la même présidence sur l’affaire ? Normal, ce n’est même pas une affaire !
Et puis, M. Bouffier, où avez-vous vu que la Constitution interdit à M. Benala d’avoir un badge tout terrain à l’Assemblée nationale ? Si, comme moi et comme PL (Patrice pour les intimes), vous alliez plus souvent à la buvette des parlementaires du Palais Bourbon, vous sauriez qu’on y croise tout le monde, qu’on y entre comme dans un moulin et qu’on y boit une Heinneken pour 1,40€. Donc la mousse évoquée par PL (Patrice pour les intimes), c’est bien trouvé.
Et puis encore, comme le dit PL, « personne n'est mort ». Pas de mort, pas de scandale, juste de la mousse. Et ça, les médias, ils savent faire : regardez l’affaire Kerviel v. Total. 5 milliards d’évaporés ? Mais on s’en tape, ya pas eu de mort, et pourtant quelle mousse ! Les diamants de Bokassa, le vrai-faux suicide de Boulin, les 20 millions planqués par Autajon… pas de mort, donc juste de la mousse (euh… pour Autajon, jocker ! si MN n’a plus le droit de parler d’un dossier parce que pas de mort, où va-t-on ?).
(à suivre)

Une singulière affaire (suite)
PL (Patrice pour les intimes) a raison de stipendier «Le soi-disant service de police "parallèle" (qui) ressemble plus à un fantasme gauchiste qu'à une réalité concrète». Est-ce que le brave Benala a une tête de police "parallèle" ? Est-ce que le commandant Prouteau et les instigateurs de l’affaire des Irlandais de Vincennes avaient une tête de police "parallèle" ? Est-ce qu’à l’Elysée Jacques Foccart ou François de Grossouvre avaient une tête de police "parallèle" ? Fantasme gauchiste » vous dis-je !
Quant à «soutenir que l'Elysée a étouffé l'affaire alors que pratiquement tout est sur la place publique», quel culot ! Il a raison PL (Patrice pour les intimes), de pointer cette non-info. Et M. Bouffier, vous avez tort de dire « que si Le Monde ou un autre organe de presse n'avait pas révélé ce scandale, nous n'en aurions jamais rien su ». Vous croyez qu’à MN ils ont attendu le Monde du 18 juillet pour être au courant ? Non, dès le 3 mai, l’Elysée avait appelé la meilleure rédaction de Montélimar pour tout leur dire. Pourquoi PL n’en a rien dit ? Mais parce que c’est une affaire mineure, parce qu’on ne fait pas de la mousse sur du vent, parce que MN n’est pas à la botte du CAC 40.
Parce que parlons-en, du CAC 40 ! Vous croyez que les infos, elles viennent comme ça, parce que les journalistes font innocemment leur travail d’enquête sans être aux ordres du grand capital ? Le Pénélopegate de Fillon ? CAC 40 ! Le Dieselgate ? CAC 40 ! Le Watergate et la démission de Nixon ? CAC 40 ! Stop à l’angélisme. Même la piscine de Reynier, elle n’a pas fait surface par hasard. Suivez mon regard, CAC 40 évidemment. Vous ne voyez pas le lien ? Moi non plus, mais dès son retour de vacances, PL (Patrice pour les intimes) vous dira les dessous de cette affaire loin d’être enterrée. Ou comment le CAC 40, quelques semaines avant de lâcher Macron, a décidé de faire plonger Franckie.
Alors, Mathilde, Bouffier, Cyrano, vous verrez que, malgré la modestie de PL qui écrit que « la réponse n’est pas facile », vous verrez que c’est limpide. Je vous sais assez cultivés pour ne pas ignorer que la CAC 40 était déjà à l’origine des défaites de François 1er à Pavie et de Napoléon à Watterloo. RV à la rentrée pour lire MN et découvrir les fantastiques enjeux financiers qu’il y a derrière ce que PL définit si justement comme de «la mousse, pour un événement aussi mince".
(FIN, ouf...)
Il y a encore du gaz dans la bouteille, et ça continue de mousser..
Ce monsieur a bien fait de se raser pour pas qu'on le reconnaisse sur les vidéos, voila qu'elles sortent des smartphones comme les champignons à la bonne saison.
Une affaire d'été, pas d'accord; c'est grave d'avoir confié du pouvoir à un monsieur qui n'avait que comme souci d'aller casser du manifestant sur la voie publique; notre police est assez grande pour ça et elle est responsable, elle.

merci M. Bouffier pour votre commentaire qui exprime très bien ce que je voulais dire, mais je n'avais pas encore réussi à remonter sur ma chaise.. bonnes vacances Patrice, du repos, du repos, du repos !
Patrice,
J'avoue être tombé de ma chaise en lisant ton commentaire à propos de l'affaire Benalla-Macron. Comment peux-tu la qualifier de "mineure" et penser que Macron n'a pas voulu l'étouffer? Sur ce dernier point, tu sais très bien que si Le Monde ou un autre organe de presse n'avait pas révélé ce scandale, nous n'en aurions jamais rien su du tout!
Quant au rôle que Macron ( car c'est bien de lui qu'il s'agit) a fait jouer à ce ridicule collaborateur en lui attribuant les moyens matériels et administratifs , sans en avertir aucun haut responsable ou en leur intimant l'ordre de se taire, pour intervenir dans les opérations de maintien de l'ordre public ou pour pénétrer subreptiscement ( dans quels buts et contrairement à ce que lui permet la Constitution de la 5ème République) dans les lieux les plus emblématiques de la vie démocratique française telle que l'Assemblée Nationale, si cela, à tes yeux mon cher Patrice, ne constitue qu'une péripétie mineure, alors nous n'avons pas du tout la même conception des valeurs inaliénables de notre République. Mais j'ose espérer que ce sont les températures caniculaires que nous subissons actuellement sur Montélimar qui auront eu raison de ton sens aigu et sérieux de l'observation de la vie politique française habituelle!!! Tu as vraiment besoin de vacances pour te reposer. Je t'embrasse.
donc, CQFD: la mousse ne retombe pas sur MN. Un détail que j'ai lu sur Marianne, au détour d'une phrase, qui expliquerait bien des choses:
L’Élisée, soit Macron, soit son état-major, aurait trouvé la police trop cool avec les casseurs. De là à envoyer Benala et son complice en service commandé, il n'y a qu'un pas. Qui l'a franchi au château? Benala en a peut-être rajouté, mais ...

Ho, Patrice et les autres: arrêtez de nous bouder votre plaisir: que le Macron et ses affidés pour ne rien voir de conséquent.
Forcément.
Avec ce 'tain de trou sous la ligne de flottaison qu'ils viennent de se pécho!
TT ce qui touche directement l’Elysée, la presse en fait son beurre, mais ne le lui reprochons pas. Tt ce qui, ici, touche l’Agglo et la Ville, fait monter le nb de vues sur MN… et ce ne lui est pas un déshonneur. Si?
Damien vous tapez particulièrement fort, mais c’est peut-être ce que la vérité commande.
Pas d’accord , celui qui se veut super président de la "République exemplaire"est allé trop loin.
Je partage l’avis de B Hamon publié dans Libération : » ces gens ont commis un mensonge d’Etat en bande organisée. Chacun se demande comment une telle chronologie de délits, dissimulations et fautes a-t-elle été rendue possible au sommet de l’Etat. Nous connaissons tous la réponse. Parce que personne n’a résisté au désir du prince lui-même. Il n’y a pas d’affaire Benalla. Il n’y a qu’une affaire Macron. Le Président lui-même, son secrétaire général, son directeur de cabinet, son ministre de l’Intérieur ont conspiré pour sciemment mentir aux Français. Ils doivent en répondre, le licenciement du lampiste de service ne peut pas servir à exonérer les vrais responsables. Le chef de l’Etat se comporte en chef de bande. En couvrant ses proches, il ne s’est pas comporté en garant des institutions républicaines mais en parrain qui protège son clan. Quelle image pour la République française à l’étranger : un collaborateur direct du Président qui va «casser du jeune» dans les manifestations»
Alexandre Benalla fait pleinement partie du système Macron. Il en est le révélateur. Adoubé par le président de la République, il a fini par se croire tout permis, parce que jusqu’ici, en effet, tout lui a été permis. Il ne lui serait d’ailleurs rien arrivé de fâcheux si quelques photographes amateurs armés de leur téléphone mobile n’étaient pas passés par là, et si la presse n’avait pas sorti l’affaire. Puisque, nous le savons tous, entre le 1er mai, jour des faits, et le 18 juillet, jour de parution de l’article du Monde, il ne s’est à peu près rien passé pour lui, sinon un simulacre de sanction. Non, cette affaire n’est pas un accident mais l’illustration d’un système.
Quand à la presse , tout ce qui touche directement l’Elysée fait vendre ...
Les petits faits médiocres (ainsi une grenouille se faisant jouir à s’enfler comme un bus de CRS) sont souvent les plus intéressants, d’où la nécessité de ne pas les laisser de côté. Cela à condition non de se focaliser sur le fait seul mais sur les éléments latents qu’il fait utilement émerger.
« L’affaire Benalla », et ce qu’il en restera, c’est ce qu’elle aura mis sur le devant :
- la fragilité d’un pouvoir se croyant régalien, avec le factice d’une idéologie s’imaginant créer du neuf ; révéler la nudité du roi, ce n’est pas rien.
- La capacité de résistance et de mobilisation d’institutions crues dépassées (le Parlement et la presse) occupant le terrain au moment où ce pouvoir s’attaquait à ceux du parlement.
- La capacité d’une opposition de droite et d’une de gauche à s'affirmer.
- La médiocrité terrible d’une police, et d’un ministère de l’intérieur, arrogants, arcboutés d’un côté sur l’imbécillité des contrôles au faciès et sur la provocation systématisée à la violence (les affaires de dérapages policiers, ça commence à bien faire, c’est un ordre public réfléchi, anticipé, qu’on attend), de l’autre sur la sacralisation poussiéreuse d’une hiérarchie minée par le copinage.
J’en oublie ? A vos plumes, ceux qui en voient d’autres. Ou seulement de la mousse ?
Que l'affaire soit sur la place publique, c'est un fait. Que l'Elysée l'ait souhaité ou même favorisé en est une autre. Ce qui m'inquiète c'est qu'un homme de 26 ans ait pu avoir de tels pouvoirs, en user et, apparemment, en abuser. Ça montre surtout un fonctionnement de "fait du Prince" exacerbé par l'occupant du Château. Ceci a ete pratiqué depuis toujours ou depuis très longtemps. Mais voilà, Macron s'est fait élire avec cette idée de casser les codes, les usages et de faire de la politique autrement. Alors qu'il pratique comme ses prédécesseurs, en poussant la chose au plus loin. À travers l'affaire Benala, c'est cette rancœur qui s'exprime.
Assez d'accord avec toi, Patrice.
Mon cher Patrice,je pense comme toi qu'il a beaucoup de bruit pour rien autour de cette affaire ? Rappelons-nous en premier lieu d'où vient la vidéo postée sur les réseaux....de députés de LFI présents, comme par hasard, ce 1er mai place de la Contrescape. Ils ont juré leurs grands dieux n'avoir pas reconnu le l'auteur des faits, Benala. Mais si l'Elysée a bien réagi dès le 4 mai, les médias ont eux attendu jusqu'au retour de nos champions du monde. Pourquoi ? Peut-être pour que Macron ne puisse pas bénéficier des retombées positives de la coupe du monde et de l'enthousiasme d'une France championne du monde. Si l'affaire était sortie début mai cela n'aurait valu qu'un entrefilet dans les journaux. Pour certains partis , aujourd'hui très minoritaires, au point d'être quasiment inexistants, il ne faut pas que les français retrouvent la confiance qui a été la leur à la suite de l'élection de 2017.
Voilà peut-être l'explication de ce buzz médiatique.

Oui ça mousse, ça mousse; peut-être.
Au point que Patrice, aussi, monte en mousse à propos de ce qui n’est donc que de la mousse, et nous en informe.
Il faudrait donc y revenir. Mais MN ne blague* que sur le local.
* De « blaguer », transfuge du provençal mistralien « blagà »: parler (profondément mais sans se prendre au sérieux - « s’encroire » -, selon l’éthique méridionale).
chat mousse, chat mousse...tellement, que Alexandre s'en est raser la barbe !