Les craintes formulées par Alain Csikel, révélées par Montélimar News le 19 juin, étaient donc fondées. La préfecture a confirmé que l'ensemble de l'opération ''J'achète à Montélimar'' ne satisfaisait pas au contrôle de légalité. Pour Franck Reynier, un gros caillou dans la chaussure à une semaine du second tour des municipales.
La relance du petit commerce par le grand maire sortant, c'était donc bidon.
Dès le 8 juin dernier, lorsque l'exécutif municipal a présenté cette opération "J'achète à Montélimar", on sentait le bricolage monté à toute vitesse afin de servir de vitrine électorale au candidat Reynier. Le maire voulait à tout prix que les bons d'achat commencent à être mis en vente le 15 juin. Toutes les composantes de l'opposition l'avaient validé non sans dénonçer l'impossibilité d'obtenir des précisions sur les modalités d'application. Franck Reynier en a donné la raison, lors de ce conseil : la convention liant la Ville et Hello Montélo n'était pas encore finalisée. En résumé, il demandait aux élus de se prononcer sur le bien fondé d'une action sans leur donner les moyens de le faire. Un "chèque en blanc" a protesté un élu d'opposition.
C'est d'ailleurs probablement ce point qui a décidé le préfet d'annuler la délibération. Mais lorsque le contrôle de légalité a enfin reçu, le 15 juin, la convention entre la ville et Hello Montélo, les fonctionnaires en charge ont fait un bond. Le document, visiblement bâclé, riche de coquilles et d'erreurs, n'était ni daté ni même signé, et pour cause : le président d'Hello Montélo, Pascal Colombain, a refusé de le faire, alerté par le risque de voir les bons d'achat déclarés illégaux.
Franck Reynier a quand même tenté le tout pour le tout, en espérant que le préfet, tenu par son devoir de réserve, attendrait après l'élection pour révéler publiquement le rejet de l'opération. C'est bien ce qui a failli se passer. Hier, nous avons appris que la préfecture avait envoyé une lettre à ce sujet à Franck Reynier, mais sans en dévoiler le contenu. C'était au maire de le faire, dans un délai de 30 jours. Inutile de préciser que nous n'aurions rien su avant le 29 juin.
Pour Franck Reynier, une catastrophe
Mais la lettre d'Alain Csikel et la publication de l'information dans Montélimar News, ainsi que la démarche identique effectuée par Karim Oumeddour, candidat lui aussi mais néanmoins élus de la ville et de l'Agglo, ont vraisemblablement poussé le préfet à confirmer l'annulation de la délibération. Il refuse d'en donner les raisons, mais peu importe : à une semaine du scrutin, c'est une catastrophe pour le candidat Franck Reynier qui voit tomber le plus gros pan de son programme de campagne et confirme l'impression d'amateurisme qui s'était déjà manifestée de manière assez criante avec l'affaire des masques et de la gratuité des terrasses de bars.
Dans l'équipe de campagne du candidat "expérimenté", on devait faire grise mine, ce samedi matin.
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