Hier, mardi 24 septembre, la convention-cadre matérialisant les objectifs de la ville et de l'Agglo pour s'inscrire dans le plan national ''Action Cœur de Ville'' a été signée par tous les partenaires en présence notamment de Franck Reynier, du préfet Eric Spitz et de la présidente du Département, Marie-Pierre Mouton. La veille le conseil municipal et le conseil communautaire avaient adopté cette convention à l'unanimité.
Montélimar a donc pu mettre sur les rails avant la date limite du 30 septembre la première étape de ses projets pour obtenir les crédits de l'opération "Action Cœur de Ville", ce que Franck Reynier appelle la "phase d'initialisation". La veille, lors de la réunion du conseil municipal, puis du conseil communautaire, cette convention-cadre avait été adoptée à l'unanimité des élus présents.
Pas de débat sur la convention-cadre
Cela signifie-t-il que tous sont satisfaits de ce qui est proposé? Nullement et d'ailleurs les différentes composantes de l'opposition, y compris la droite venue du Front national, ne se sont pas privées de critiquer sévèrement le document ; qui pour montrer ses supposées incohérences, qui pour assurer qu'il manque de perspectives, qui pour constater que le projet présenté serait en contradiction avec la politique suivie jusqu'ici par la Ville et l'Agglomération.
Salim Bouziane n'a pas été le seul ni le dernier à se livrer à cet exercice, lors du conseil municipal, mais avec l'exemple de l'auditorium il a fait mouche: l'élu divers gauche a fait remarquer que la convention-cadre présente la salle comme un équipement structurant du centre-ville alors que, rappelle-t-il, sa destruction est programmée et doit intervenir dès que le théâtre rénové sera mis en service. D'aucuns se demandent également comment le projet de l'Envol va s'inscrire dans ce programme.
Beaucoup de propositions ont aussi été faites. Catherine Coutard a ainsi suggéré d'élargir le périmètre du centre-ville afin d'y inclure la gare et le jardin public, Régis Quanquin d'y ajouter un volet "vélo", Annie Mazet de ne pas oublier la concertation avec les habitants et les associations...
Franck Reynier : "Je porterai ce dossier seul"
De son côté Alain Csikel, élu Ciel (ex-FN), s'est félicité de voir la collectivité s'intéresser enfin au devenir du centre-ville. "Mieux vaut tard que jamais" a-t-il dit en assurant qu'il voterait pour la convention. En échange de ce soutien l'élu a demandé au maire de pouvoir participer à l'élaboration du processus. Sur ce point, la réponse de Franck Reynier a été une fin de non-recevoir sans appel, adressée à toutes les oppositions : "Début 2017 nous avons lancé l'étude urbaine et lorsque nous avons présenté notre projet vous vous êtes abstenus, alors que je vous avais tendu la main. Vous disiez que notre candidature serait rejetée et pourtant nous avons été acceptés. Ce dossier je le porterai seul, comme je l'ai toujours fait jusqu'ici".
Pas de réponse aux questions
Après sa courte intervention, le maire a proposé de passer au vote. Le socialiste Régis Quanquin s'est exclamé: "Mais... vous ne répondez pas aux questions? C'est un peu court, tout de même!"
Catherine Coutard a surenchéri : "Le conseil municipal est le lieu où les Montiliens s'attendent à ce que les débats aient lieu. Vous ne pouvez pas éluder les questions. Ce serait un mépris absolu du débat démocratique".
Franck Reynier ne s'en est pas ému. "Je vous ai entendu" a-t-il assuré, avant d'expliquer que le document proposé est une convention-cadre entre de nombreux partenaires ; la Ville et l'agglomération ne décidant pas seules, ce n'était pas le lieu de répondre aux questions. Cependant le maire s'est réservé le droit de commenter à la date et à l'heure de son choix.
Le soir, lors du conseil communautaire, Franck Reynier a été un peu plus bavard mais n'a pas répondu davantage aux questions les plus pressantes. En avançant les mêmes arguments.
Les vraies raisons de l'unanimité
Les oppositions, nous l'avons déjà souligné, jugeant cette convention-cadre des plus faiblardes, on peut se demander pourquoi elles l'ont soutenue à l'unanimité. En réalité, ce n'est incohérent qu'en apparence. En aparté, certains élus de l'opposition nous ont confié leur sentiment : l'avantage de cette convention-cadre, malgré ses manques, serait d'enfermer Franck Reynier dans une politique qu'il ne souhaiterait pas mener. Le fait est que la convention-cadre propose des axes d'action qui s'éloignent sensiblement du Projet de Territoire. Le cas de l'Auditorium est de ce point de vue assez intéressant à observer.
Mais l'Envol en est un autre encore plus intéressant et beaucoup plus important.
Initialement, Franck Reynier avait l'intention de lier la réalisation de l'Envol - sans galerie marchande - avec le projet Cœur de ville. Comme un moyen de tirer aussi le centre-ville. On se souviendra que cet argument avait été proposé du bout des lèvres par l'urbaniste venu présenter l'étude Elan aux conseillers municipaux, il y a quelques mois. Sauf qu'il n'y a plus grand monde pour y croire encore et l'Etat n'aurait sûrement pas avalé facilement la couleuvre. Cela expliquerait que Franck Reynier soit contraint d'annoncer le report de l'Envol jusqu'à l'après-restauration du centre-ville. Autant dire aux calendes grecques car on n'y sera pas avant longtemps.
Cela ne signifie pas pour autant qu'il ait renoncé. Ce qui, au passage, poserait la douloureuse question de l'indemnisation de la Sodec. Le maire-président de l'Agglo pourrait simplement chercher à gagner du temps, tenir jusqu'aux municipales en laissant croire qu'il veut le bien du centre-ville plutôt que de mettre réellement en œuvre le contenu de cette convention. Comme le projet montilien n'est pas très avancé, contrairement par exemple à celui de Romans (qui a été la première ville de Rhône-Alpes à signer sa convention-cadre, avec quatorze actions matures prêtes à démarrer immédiatement), il n'est pas absurde de lui prêter cette intention.
Les projets les plus avancés pourront débuter dans les six mois. Pour les autres, c'est un délai de dix-huit mois qui est fréquemment avancé. Or, les municipales, c'est justement dans dix-huit mois.
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Les commentaires
pour Marie, bafouée comme non respectée, on s'en moque, et on fera bien comme "je" veux, et moi tout seul (si vous voyez ce que je veux dire!)

Cyrano, bafouée comment ?
A quoi sert cette convention Cœur de Ville ? A rien , elle est déjà bafouée des que vous avez le dos tournée. Des signatures au bas d'un parchemin♫♫♫