«C’était, hélas, prévisible : une semaine après la tenue du premier tour des élections municipales, maintenu dans des conditions controversées, un certain nombre d’élus, assesseurs et présidents de bureaux de vote déclarent être positifs au coronavirus.»
A Montélimar News, nous donnions l'alerte il y a plus d'une semaine, avant-même la tenue du premier tour. Nous posions cette question crue : L'égo des partis politiques, ça vaut combien de morts ? Comme en écho, L'Obs a fait l'enquête, une semaine après ces élections à hauts risques. Edifiant.
«A Montmagny, dans le Val-d’Oise, écrit L'Obs, trois assesseurs qui ont œuvré au bon déroulement du vote dans trois bureaux différents seraient ainsi contaminés, a fait savoir la mairie. Dans un post Facebook, la ville invite ses administrés s’étant rendus dans les trois bureaux de vote en question à « vérifier régulièrement leur température ».
«A Billom, ville de 4 700 habitants dans le Puy-de-Dôme, une élue qui s’était dévouée pour officier comme assesseure a été testée positive au Covid-19 et hospitalisée. « C’est une personne à risque qui a été contaminée. Elle est à l’isolement au CHU Gabriel-Montpied et devrait y rester pendant dix jours. J’ai eu des nouvelles, elle n’a pas trop de fièvre », témoigne, auprès de France 3, le maire de la ville Jean-Michel Charlat.
«Quel responsable nous a fait foncer tête baissée ?»
«Lui-même dit avoir ressenti les premiers symptômes, fièvre et toux, mercredi soir et se dit inquiet pour toutes les personnes qu’ils ont croisées dimanche 15 mars. «C’est un bureau de vote et le soir, on s’est tous retrouvés pour les résultats, elle était avec nous.» Par conséquent, la mairie a également appelé, dans un post Facebook, toutes les personnes ayant fréquenté le bureau de vote en question en fin d’après-midi, puis la mairie dans la soirée, à surveiller leur température.
«A Paris, Paul Hatte, qui était président d’un bureau de vote du 17e arrondissement et par ailleurs candidat sur la liste LR, assure lui aussi avoir été diagnostiqué positif au coronavirus. Sur Twitter, il s’insurge : «Pourquoi nous a-t-on fait voter ? Combien de présidents de bureau dans mon cas ? Quel responsable nous a fait foncer tête baissée vers le virus ?»
«Lors de son allocution télévisée du jeudi 12 mars, Emmanuel Macron justifiait sa volonté de maintenir les élections municipales : «J’ai interrogé les scientifiques […]. Ils considèrent que rien ne s’oppose à ce que les Français, même les plus vulnérables, se rendent aux urnes», expliquait-il. Le lendemain, au JT de Jean-Pierre Pernaut sur TF1, le Premier ministre Edouard Philippe interdisait les rassemblements de plus de 100 personnes mais défendait lui aussi le maintien du scrutin, assurant : «C’est sans danger.»
«Quatre jours plus tard, rappelle L'Obs en conclusion de son enquête, après un premier tour marqué par une abstention record, le gouvernement décidait finalement de reporter le second tour des élections municipales».
Triste confirmation de ce que nous écrivions dès le samedi précédant ce premier tour, à relire ici : On ferme tout, sauf les urnes. Trop. Ou pas assez !
MN
Crédit Photo : Jeff Pachoud / AFP
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Les commentaires
Hep, je ne censure pas, moi! Je me contente de vous appeler à la rigueur. La langue française offre le conditionnel, il ne s’use pas si l’on s’en sert. C’est le seul point que je soulève. Mais quant on vous vexe, vous insultez.
Au delà, des opérations purement électorales ( présidents, assesseurs, secrétariat, Délégués de liste, scrutateurs...) c'est l'ensemble de la campagne électorale (Réunions publiques, tractage sur/autour des marchés, réunions et contacts dans les locaux des têtes de liste,...) qui va conduire à un afflux de personnes contaminées !
Mais enfin la connaissance, par "ceux qui nous gouvernent", de ce qu'est une fin de campagne électorale en terme de nombre de contacts humains physiques aurait dû être suffisant pour annuler 1er et conséquemment second tour !
S'il n'avait tenue qu'à moi ces élections auraient été repoussées d'1 an !

Eh, Monsieur le censeur, un peu de rigueur vous-même ! Nous n'avons pas écrit que ces assesseurs ont été contaminés PARCE CE QU'ILS étaient assesseurs, L'Obs non plus.
L'enquête de l'hebdo pointe cependant un certain nombre de contaminations qui interviennent concomitamment aux jours suivant le vote. Comme une série de "coïncidences" qui doivent être relevées. Sauf à penser que, dans le respect du code électoral de Patagonie, le virus s'est sagement tenu à l'écart de tous les bureaux de vote de France et de Navarre.
Ce ne sont d'ailleurs pas les opérations de vote elle-mêmes qui sont en cause. Elles se sont globalement passées dans des conditions de protection élevée. En revanche pendant les dépouillements et encore plus pendant les après-dépouillements, dans l'euphorie des succès ou la tristesse partagée des échecs, on a souvent vu les gestes barrières volés en éclat.
Il est vrai que certains scientifiques pourtant adeptes de la rigueur, dont vous peut-être, pensent que le virus ne résiste pas aux bulles de champagne.
Comment prouver qu’un assesseur a bien été contaminé au bureau de vote, pas avant, ni après ? La rigueur, please...