Bingo ! Le Front de Gauche monte au créneau dans les colonnes de Montélimar News, voilà du débat de fond. Cf donc les commentaires sans concession de Michel Bouffier et de Marcel Magnon* à l'article sur le MRC, parti prônant l'abstention aux Européennes :
Européennes : les chevènementistes favorables à la pêche à la ligne
Michel Bouffier annonce avec pèche le point de vue de son organisation, laquelle, elle, se présente aux Européennes. Repartons de sa contribution mais en prenant les choses par le petit bout, c'est plus simple. Par l'affectif, ras des pâquerettes.
Fan, qu'est-ce qu'il nous monte sur ses grands chevaux, Michel Bouffier, et le MRC qu'est-ce qu'il leur met ! Même, je dirais que c'est trop : que l'on ne tombe pas automatiquement d'accord sur un sujet outrement épineux, confus comme une soupe de poissons (parce que si c'est de la bouillabaisse, alors on voit qu'est-ce qu'on mange, sar, rouget, rascasse; là on s'y repère), c'est normal. Mais pour y voir plus clair dans la charte européenne, s'envoyer à la bobine des noms de bartavelles?
Ou alors... c'est parce que Michel Bouffier est comme César (çui du Bar de la Marine), il s'énerve, oui, mais il « s'énerve calmement ». Les mots plus hauts que les autres c'est juste pour de dire que là il faut écouter, que ce n'est pas de la galégeade, que l'affaire est... « terrible ». Voilà, comme cela que je décode et avalise (excusez, monsieur Bouffier, mais pour les admonestations morales il me manque un plug in dans la comprenelle).
Donc le fond, maintenant. Ou plutôt les fonds, parce que j'en vois deux, que Michel Bouffier fait utilement remonter.
Primo.
Légitimité démocratique et républicaine du suffrage universel, lequel nous fait devoir, j'en comprends bien le sens, le principe. Seulement, cette construction, non pas l'Europe en général mais l'institution dite Union Européenne, à son origine démocratiquement rejetée par le suffrage universel : n'est-il pas légitime d'en rappeler cette illégitimité en y refusant sa voix ? Qui plus est construction conçue, organisée, pour réduire les entraves à la liberté multinationale et financière d'entreprendre, sur fond de Circulez, on s'occupe de tout ? Donc, laissons-la s'effondrer sur elle-même pour laisser place à autre chose. A autre chose où démocratie effective, solidarité, redistribution, auraient leur place dans une vision toujours européenne mais cette fois plus humaine.
Ou au contraire, y aller et la réformer de l'intérieur ?
La réponse sûre dans l'un ou dans l'autre sens, dégun la détient. Cela restera un pari. En fonction de ses appartenances ? De ses choix tactiques de parti ? D'analyses fines ? Va savoir.
Deuxio
Soyons pratiques. Michel Bouffier le rappelle, ce qui nous arrive dessus c’est le traité atlantique de libre échange. Mis de côté le débat sur légitimité ou pas de l’Union, reste que c’est à Strasbourg qu’il sera ratifié ou refusé, ce Grand Marché Transatlantique. Là il y aurait feu au lac, tout faire pour qu’on n’ait pas une avenue de plus ouverte aux multinationales, à la finance, au reinard dins lou galiniero. Donc voter pour les candidats s’y opposant. Oui, mais lesquels ? EELV ayant, d’après les sondages, le plus de chance de faire un score, mistoulinet mais présentable, autant lui faciliter les choses, non ? Enfin, je m’en pose la question, ce qui ne signifie pas que le Front de Gauche n’ait pas son mot à dire (à dire au peuple de gauche, on se comprend).
Hypothèse provisoire : n’ayant ni appartenance ni choix tactiques comme marche-pieds, dans la gadouille de l’incertitude ils restent embrouqués, mes deux salsifis.
Marjolaine Makélélé
Post-scriptum : dites, au Front de Gauche (et les autres), vous pouvez aussi gratter carrément de vrais articles dans Montélimar News. Pas la Marjo seule habilitée à causer depuis Sirius. La Marjo elle relance, titille, agaçouille, c’est tout (sans savoir quoi faire, le jour du vote).
* Merci à tous deux de donner ainsi chair à la vie démocratique
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Les commentaires
Pour Gège (avec un peu de retard, désolé) :
La langue de Marjolaine Makélélé n'est pas du provençal, non plus que du "pseudo-provençal", bien loin de là. A Marseille on l'appellerait plutôt du "francès" (par opposition au "franchimant", soit le français, cette... langue d'oil). C'est-à-dire du français marqué encore par le provençal et par un usage entre eux deux depuis un siècle, usage mouvant, renouvelé. Marqué aussi d'un peu d'italien, et maintenant de… beur.
Il y a le français de référence (celui de l'Académie française), mais la langue française est autrement plus riche: riche, non seulement parce que infiniment variée (selon régions, pays, milieux…) mais aussi parce que ces variations apportent des colorations, des intensités, et en fin de compte des images du monde, irremplaçables. Autant de facettes chaleureuse à faire vivre, patrimoine à éviter de perdre.
Non, ces articles ne prennent pas position mais visent à faire réagir les uns comme les autres, EELV compris dont maintenant on aimerait bien une réponse. Quant au MRC, à la limite on a de fait sa réponse dans l'article présentant sa position. Et on a eu une réaction intéressante du Front de Gauche par le texte de Raoul-Marc Jennar. On a eu aussi la Tribune Libre de Verjus, sous autre point de vue.
Curieux article! Je n'ai pas tout compris; quels sont les lecteurs du site qui voudront bien expliciter cette prose afin que je retrouve mon équilibre mental?
"Marjo", il me semble que cet enfumage, "pesudo méridionalisé", vise essentiellement à justifier le retrait du MRC. Ferez-vous le même article au sujet des valses-hésitations-retournements de EELV, appuyés notamment sur les incroyables discours de "Dany" à Strasbourg?
Allez, sans rancune!