Dans sa rubrique météo pour la journée du 14/05, Marjolaine Makélélé, stagiaire à Montélimar News, a développé un aparté à propos des élections Européennes.
Nous n’en cautionnons ni la forme, ni le fond, ni ne considérons qu’un bulletin météo soit le lieu pour une expression politique. Mais son point de vue apporte des éléments de débat renouvellés – d’autant plus, justement, que le débat sur ce sujet est singulièrement atone. Nous reproduisons donc sa réflexion, délestée de la partie météo finale, conjoncturelle. En espérant qu’elle ouvrira à des réactions dans ces mêmes colonnes, et les plus diverses possibles.
Le Comité de Rédaction
De M. Makélélé :
Ensoleillé mais avec un purgeasse de mistral, mercredi comme jeudi. Maintenant, en vitesse tant que le rédac’chef est sorti : elles me posent problème, ces Européennes.
Ne pas voter ? Quand je vois comment ça se passe au pays, à Lambaréné, je me dis qu’ici, que j’ai les papiers et tout, citoyenne comme tout un(e) chacun(e) même si descendant de mon baobab, ne pas jouir de mes droits et d’exprimer ce que je, avec mon bulletin ? D’autant que je peux toujours voter blanc, ou nul, à leur machin-chose européen. Ou pas ?
Il y a quand même un truc qui me chiffonne.
Michèle Rivasi, qui se présente je ne sais plus pour quelle liste, elle a bien enfoncé le clou : avec leur traité TAFTA, libéral à mort, qu’il faut être malade pour accepter un tel truc au profit exclusif des multinationales sur le dos de l’environnement, de la protection sociale, du droit public... c’est en fin de compte l’UE qui y dira oui ou niet, au TAFTA. Donc autant y envoyer des comme Michèle qui sauront y dire niet, ou pas ? Sinon, un peu qu’on va encore se faire mettre, avec ce plan de tchiapacan, et il y a urgence. Avec tout ce qu’on nous enfile déjà, pesticides tueurs d’abeilles, brevetage du vivant, pasteurisation du picodon et du calendos, normalisation numérique des brebis et biquettes, schistes revenant en catimini, j’en passe.
Seulement, c’est un peu comme quand il y a eu ce référendum pour l’Europe, là (je n’étais pas encore dans le coup, j’ai vu ça dans le bouquin d’hist-gé du frangin). Où on te proposait un truc bonnard (l’amitié entre les peuples, la fraternité sans frontière de Brest jusqu’à Chailles et au-delà jusqu’à plus soif, tout ça genre) mais il fallait en même temps acheter une daube (le libéralisme sans frein, plombier polonais, tout ça), dont on n’avait rien à carrer. Genre tu veux acheter un falzard super, mais faut aligner en même temps pour le veston daubé. Alors tu dis quoi au vendeur ? Un peu, qu’il s’est fait dire Merci garde ta daube, le vendeur. Du moins, jusqu’à tant que, au tournant...
Michèle, je crains que ce ne soit pareil avec ton plan : merci de tout faire, à Strasbourg, pour dire niet au traité atlantique de libre échange. Mais est-ce qu’il faut en même temps banquer pour la régionalisation dont causent tes potes, et dont on ne veut pas forcément ? (je vous dirais bien pourquoi mais le rédac’chef va me tomber sur la râble, je lui marche sur les pieds de ses éditos ; déjà que je profite qu’il a filé fumer sa clope pour placer mon couplet... Zut il revient déjà).
Marjolaine Makelele