Jacques Sebille n'apprécie pas le showroom automobile installé rue Pierre Julien, dans les anciens locaux de la maroquinerie Delrieu, dont la ville s'est porté acquéreur récemment. Ce qu'il condamne surtout, c'est le montant du loyer concédé aux concessionnaires : 205 euros.
Jacques Sebille a un peu de mal à comprendre pourquoi l'opposition municipale a voté ce projet au lieu de le combattre. Sans doute parce qu'elle se doutait que ce showroom serait populaire et qu'on ne peut pas donner l'impression d'être toujours contre tout ce qui se fait en centre-ville. Pour sa part, il trouve l'idée mauvaise. "C'est sans rapport avec les commerces présents et je ne pense pas que ça amènera des clients aux commerçants. D'autre part c'est mettre des obstacles à une réorganisation efficace de la zone..."
Le président de l'association "Oh Centre !" assure qu'une commerçante qui exploitait un magasin à l'enseigne Sylvie Thiriez, du linge de maison haut de gamme, en haut de la rue Pierre Julien, souhaitait louer les locaux de l'ancienne maroquinerie. "Elle avait besoin d'un espace plus grand dans une zone plus commerçante. Mais il lui a été répondu que la ville avait d'autres projets pour les lieux. A présent elle a quitté Montélimar pour s'installer à Crest, où elle trouve le maire beaucoup plus accueillant. Et à la place d'une belle enseigne haut de gamme qui aurait utilement complété l'offre du secteur, nous avons un showroom automobile qui ne va durer que quelques semaines."
Mais ce qui agace le plus Jacques Sebille, c'est le montant du loyer. "Je paye 3000 euros mensuels pour une surface à peu près équivalente dans le même secteur de la rue Pierre Julien, l'un des derniers tronçons encore commercialement dynamique du centre ancien. Les concessionnaires automobiles ne paieront que 205 euros. Je ne comprend pas le pourquoi d'un tel cadeau. A ma connaissance, les concessionnaires automobiles n'ont pas besoin du soutien de la collectivité".
De son côté, la ville affirme que des propositions ont été faite à la commerçante - apparemment sans réussir à la convaincre. Surtout elle rappelle que l'ancienne maroquinerie fait partie d'un bloc d'un seul tenant de 500 m2 de locaux commerciaux rachetés afin d'y loger un jour cette fameuse "enseigne locomotive" attendue depuis si longtemps pour le centre. Le showroom automobile n'étant alors qu'un petit épisode dans le devenir du secteur. Un raisonnement qui se tient mais n'explique pas la quasi-gratuité du loyer.
Jacques Sebille
Jacques Sébille exploite depuis huit ans un magasin de vêtements de marques à l'enseigne Vent d'Ouest. Depuis deux ans il est installé au centre de la rue Pierre Julien, non loin de la "Nouvelle Librairie Baume". Ancien vice-président de 600 Commerces, il s'est fait connaître en créant l'association concurrente "Oh Centre", pour combattre le projet de centre commercial au nord de Montélimar. 600 Commerces, après un changement de président, a repris le combat contre l'Envol et "Oh Centre !" a été mis en sommeil.
Jacques Sebille dans son magasin de la rue Pierre Julien
Voulant faire entendre la voix des commerçants de centre-ville, Jacques Sébille a lancé il y a un peu plus d'un an le collectif "Osons Montélimar", dans le but de le transformer en liste pour les municipales de 2020, le moment venu. Tout récemment, sans dissoudre le collectif, il a rejoint Catherine Coutard et la gauche montilienne. Une décision un peu inattendue car il se définissait lui-même, dans une interview donnée à MN, comme appartenant à une droite modérée. Mais Jacques Sébille a été séduit par la capacité de travail de Catherine Coutard et par son combat opiniâtre contre le projet de l'Envol. Il reconnaît aussi qu'elle a toujours défendu les intérêts des commerçants du centre ville.
A lire l'interview que nous avait donné Jacques Sebille au lancement de "Osons Montélimar".
Municipale de Montélimar : un premier candidat vient de se déclarer
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Les commentaires

Faut il y voir un remerciement aux concessionnaires et Montélimar Sud Développement pour leur soutien au projet de l'Envol (SODEC) sur la base d'éléments de langage fournis par l'Agglo...

Juste une rectification: Osons Montélimar n'a jamais été dissout. On continue plus que jamais d'exister, de faire des propositions et de faire entendre notre voix.