Administrateur de MAH et conseiller municipal d'opposition, Salim Bouziane s'est opposé à la destitution de l'ancien directeur général Ahmed Diaf. Il explique pourquoi à Montélimar News.
Montélimar News : Non seulement vous n'avez pas suivi la présidente du conseil d'administration de MAH mais vous soutenez ouvertement l'ancien directeur. Pourquoi cela?
Salim Bouziane : Non, je ne soutiens pas le directeur, je soutiens la politique qu'il a portée durant toutes ces années et qui laisse MAH dans une excellente situation financière, avec des fonds propres conséquents et de belles réalisations. Aux rangs desquelles une réhabilitation de qualité de nombreux appartements à Pracomtal, aux Champs et à Nocaze. Et les objectifs de construction ont été atteints. Les locataires, que je représente au CA de MAH au titre de président de la Confédération Nationale du Logement, sont satisfaits. Sur le plan de la gestion, je ne vois pas bien ce qu'on pourrait reprocher à monsieur Diaf.
MN : N'est-ce pas à travers lui la politique des élus de Montélimar Agglomération Habitat que vous jugez bonne?
SB : Oui, mais j'ai le sentiment qu'il a résisté à certaines dérives et qu'il n'a pas hésité à mettre les élus devant leurs responsabilités et leurs obligations. Un directeur qui est capable de dire à la présidente de l'organisme qu'il dirige qu'il ne peut pas demander à cet organisme de rembourser certains frais qu'elle lui présente, car cela n'est pas justifié, je trouve ça très bien. Je crois que la présidente et d'autres administrateurs ont pensé au contraire qu'il fallait se débarrasser de lui au plus vite. Ce n'est pas un secret, il est dans le collimateur depuis des années. Depuis ses débuts à MAH la présidente n'en veut pas. Mais il n'est pas si facile de se débarrasser d'un cadre dans la fonction publique territoriale.
MN : Vous ne jugez pas les accusations sérieuses?
Il n'y a rien de solide contre Ahmed Diaf. Licenciement pour fautes graves, moi je pensais que ça voulait dire détournement de fonds, abus de bien sociaux… Le dossier est épais mais il n'est constitué que d'une succession de broutilles ou d'événements fabriqués. De soi-disants abus d'autorité envers des agents qui sont, l'un une personne qui a cherché à faire porter le chapeau à MAH de ses ennuis de santé en produisant de faux documents, l'autre quelqu'un qui semblait prêt à favoriser une personne pour une attribution de logement… Je suis même étonné qu'on prenne le risque d'exposer ces petites affaires qui risquent de se retourner contre ceux qui les ont lancées.
Il en est de même pour le dossier de la Polyclinique des Pins, qui me paraît être la cause réelle qui pousse madame Brunel-Maillet à se débarrasser en urgence de son directeur.
MN : Pourquoi cela ?
SB : Depuis le début je soupçonne quelque chose de caché concernant ce dossier. La polyclinique a été acquise par MAH dans le cadre d'un projet de réhabilitation en résidence sociale pour personnes âgées. Le dossier a été porté avec succès par Ahmed Diaf. Après le travail des services et de la commission des travaux, un permis de construire a été délivré par la commune. L'opération a été agréée par l'Etat et une consultation d'entreprises a été engagée. Tous les voyants étaient au vert et tout à coup, le 15 septembre 2017, madame Brunel-Maillet demande au conseil d'administration l'annulation pure et simple du projet. Et encore, j'ai le sentiment que sans l'intervention de monsieur Diaf, cela se faisait en catimini, entre les seuls membres du bureau. Sans mon intervention et la visite du représentant du préfet lors de la réunion du CA qui a suivi celui du 15 septembre (je ne me souviens plus de la date), je n'aurais pas été étonné que le terrain soit cédé à un opérateur privé. A ce sujet, je crois savoir qu'il y a sur un terrain voisin un promoteur privé qui souhaite construire un établissement de même type.
MN : il peut s'agir d'une simple coïncidence
SB : En effet. Je trouve simplement cette coïncidence curieuse.
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