Le juge des référés a ordonné au gouvernement de lever dans les huit jours l’interdiction générale et absolue de réunion dans les lieux de culte. Il demande au gouvernement d’édicter à sa place des mesures moins contraignantes. Pour le Conseil d'état, l'interdiction de rassemblement est «disproportionnée» et «illégale» face aux risques de la pandémie. Les mesures actuelles, déclare-t-il, constituent une «atteinte grave» à la «liberté de culte», une «liberté fondamentale».
Les magistrats relèvent dans cette ordonnance que «des mesures d’encadrement moins strictes que l’interdiction de tout rassemblement dans les lieux de culte prévue par le décret du 11 mai 2020 sont possibles, notamment compte tenu de la tolérance des rassemblements de moins de 10 personnes dans d’autres lieux ouverts au public dans le même décret.»
Pour de nombreuses institutions religieuses, cette ordonnance arrive à temps. Nombreuses sont celles qui souffrent financièrement et qui ne bénéficient évidemment pas des aides de l'état, sauf, dans certains cas limités pour des salariés (secrétariat, entretien, jardinage...), qui ont pu bénéficier du chômage partiel.
Les pertes touchent les communautés monastiques qui vivent de l'hôtellerie ou de la vente de produits divers. Mais aussi les églises. Celles-ci ont vu l'essentiel de leur ressources disparaître. Pour le seul diocèse de Paris sur l'année 2018, le Figaro citent les chiffres suivants : 25,2 millions d'euros provenaient du denier, soit 34,2 % des recettes, 13,8 % des quêtes et 10,2 % pour les cierges (donc 7,5 millions d'euros annuels à Paris!). Pendant deux mois, ces recettes ont fondu. Montélimar News ne dispose pas des chiffres concernant le diocèse de Valence. Mais on peut imaginer des variations du même ordre.
Les Français avaient appris avec étonnement que les nouveaux foyers de contamination, les "clusters", étaient, depuis le déconfinement, surtout concentrés sur les abattoirs. L'ouverture des lieux de culte rétablira l'équilibre.