La cérémonie des vœux du 9 janvier ne sera pas comptabilisée dans les frais de campagne du candidat Franck Reynier. Sans déclarer officiellement sa candidature, il a réaffirmé son envie d'être porteur de ''nouveaux projets pour la Ville''. Une intention de candidature qui ne trompera personne sauf la commission des comptes de campagne.
Il serait faux de dire que le suspense était insoutenable. Néanmoins beaucoup des personnes présentes à cette soirée étaient certainement curieuses de savoir si le maire sortant allait profiter de l'occasion pour officialiser sa candidature à sa propre succession. Il l'a fait mais à moitié : "j'ai toujours autant de plaisir à vous proposer des évolutions pour Montélimar (...), il est (donc) très probable que dans les prochaines semaines nous nous retrouvions ensemble pour parler de l'avenir de notre ville", a-t-il affirmé. Cela semble donc être un oui tactique, qui laisse au maire la possibilité de profiter pendant quelques temps encore de l'ambiguïté de sa situation. Commentaire de Julien Cornillet à Montélimar News: "il continue de faire campagne aux frais de la collectivité".
L'hypothèse qui voulait que Franck Reynier soit 3eme sur une liste conduite par Laurent Lanfray, avec partage des tâches (Laurent Lanfray à la mairie, Franck Reynier à l'Agglo) perd de sa force. Les autres candidats ont dû pousser un "ouf" de soulagement. En effet, Laurent Lanfray aurait été beaucoup plus difficile à combattre qu'un Franck Reynier affaibli et offrant de nombreux angles d'attaques: échec calamiteux de l'Envol, enterrement en catimini de la gare TGV d'Allan, élimination humiliante au premier tour de l'élection législative, affaires de la piscine et des terrains des sœurs trappistines, naufrage du centre-ville...
Sur ce dernier point par contre, le maire sortant a, au moins sur le plan de l'image, partiellement redressé la barre. Les travaux à marches forcées dans le centre ancien ont probablement fini de lui aliéner de nombreux commerçants mais ils ont contribué à recréer une dynamique positive sur laquelle il n'a pas manqué de s'appuyer hier soir. "En 2019 on note l'ouverture ou la reprise de 25 nouveaux commerces dans le centre et une accélération des travaux de rénovation de l'habitat..."
Le maire a vanté le nouveau mobilier urbain, la re-végétalisation du centre et la mise en place d'un revêtement plus clair pour la voirie qui fait - il est vrai - son petit effet. Les Montiliens ne verront pas avant les élections ce pimpant revêtement perdre sa luminosité ni sa belle couleur jaune devenir d'un gris tirant sur le noir. Le béton désactivé a malheureusement l'inconvénient de s'encrasser rapidement et d'être très difficile à nettoyer.
L'insécurité en centre-ville le soir et la nuit était un autre problème soulevé systématiquement par les habitants et les commerçants à chaque occasion et c'est un autre sujet sur lequel Franck Reynier a marqué des points. Le recrutement de six nouveaux agents municipaux, la mise en place d'une brigade de nuit et la bonne marche de la coordination avec la police nationale (dont les effectifs ont été sensiblement accrue probablement grâce à l'intervention d'Alice Thourot) sont à mettre à son crédit.
Montélimar a dépassé les 40.000 habitants
Selon l'Insee, a annoncé Franck Reynier, Montélimar a dépassé les 40.000 habitants au 1er janvier 2020. Officiellement, nous sommes désormais 40.227. Le maire y voit une preuve du dynamisme de la ville, mais le chiffre en lui-même ne permet pas d'en juger. Il s'agit aussi de savoir qui sont ces nouveaux habitants. La pyramide des âges de Montélimar est en effet de plus en plus déséquilibrée au profit des seniors et des retraités. Or, pour faire une ville dynamique, il faut aussi de jeunes actifs et Montélimar à du mal à les retenir.
Les hausses de population représentent aussi dans un premier temps des dépenses supplémentaires. Lorsque celles-ci sont insuffisamment anticipées, des difficultés surviennent. L'opposition ne s'est ainsi jamais privé de dire que le maire et son équipe n'ont pas accompagné l'augmentation continue de la population depuis 20 ans par une croissance proportionnée des capacités du système scolaire municipal. D'où un engorgement des classes et un délabrement des équipements qui commencent juste à être corrigés.
Rédaction MN
Voir aussi :
- "Les résultats complets du sondage d'octobre".
- "La véritable histoire d’un sondage pas comme les autres".